Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/507

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l’invasion d’Abdaly]. Le Dékan, cette grande vice-royauté qui embrasse le Bérar, tous les pays marates, toutes les provinces de la presqu’isle étoit entre les mains de son proche parent Salabetjingue. Le soubah de Bengale même et dépendances avoit toujours témoigné jusqu’alors qu’il reconnoissoit ses ordres ; mais c’étoit précisément sur cette vice-royauté que Cha Alem fondoit ses plus fortes espérances, et d’où devoit, selon lui, partir le grand coup qui établiroit son pouvoir de tous les côtés.

Tout ce pays étoit en combustion, déchiré par divers partis qui quoique opposés les uns aux autres, n’avoient aucune raison particulière d’être ses ennemis, dont quelques uns, à la vérité, avoient déjà souffert pour s’être déclarés en sa faveur,

    tan. On sentoit où les Marates vouloient en venir. Soudjaotdola même n’ayant plus de compétiteur au vizirat par la retraite de Ghazioudinkhan, crut ne pouvoir se dispenser de marcher pour soutenir l’honneur de l’étendart de Mahomet. Il se joignit à Abdaly ainsi que tous les chefs Patanes et Mogols [établis dans le nord de Nndoustan], de sorte que l’armée mahométane se trouva de près de cent soixante mille cavaliers contre environ deux cens mille qu’avoient les Marates. On en vint enfin [au commencement de 1761] à une bataille générale et des plus sanglantes, où par la bravoure et la bonne conduite de Soudjaotdola, les Marates qui d’abord avoient eu un avantage presque décisif, furent entièrement défaits et poursuivis pendant plusieurs jours. Abdaly rappelle dans ses états du côté de la Perse confirma en partant Djouan Bockt sur le trône de Dehly, mais seulement comme lieutenant de son père Cha-Alem.