Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/513

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le public crut que c’étoit le feu du ciel qui étoit tombé sur Miren[1]. On peut juger quel coup assomant ce dut être pour Mirdjaferalikhan. Miren étoit son unique appui, il perdoit tout par sa mort ; ses projets tomboient à rien. Aussi renonçant à toute affaire, son sérail seul fut témoin du désespoir où il étoit plongé. Ce fut à peu près dans ces circonstances que se fît la révolution projetée.

Le nouveau gouverneur de Calcutta, M. Vansittart, arrivé sur la fin de Juillet, après avoir employé les premiers jours à examiner l’état des choses, sentit la nécessité des démarches que le conseil avoit faites en faveur de Cassimalikham, dont la poursuite devenoit d’autant plus urgente, que, depuis la mort de Miren, on pouvoit dire qu’il n’y avoit plus de nabab, par l’espèce d’inertie où étoit Jaferalikham ; tout tendoit à une anarchie dont les Anglois eux-mêmes auroient pu craindre les suites. M. Vansittart se transporta à       Octobre. Morshoudabad accompagné d’un corps de troupes en Européens et sipayes. Cassimalikhan l’attendoit avec impatience. Jaferalikham, qui craignoit pour sa vie et pour l’honneur de son sérail, fit fermer et barricader les portes, les avenues du palais qu’il refusa longtems d’ouvrir aux sommations du gouverneur anglois. Rassuré enfin par

  1. Plusieurs ont attribué la mort de Miren aux intrigues de Kadem Houssen Khan où à celles du raja de Bettia.