Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/519

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Voici tout le Bengale en troubles : peut-être le Ciel veut-il agir ; il faut voir ou cela aboutira. Que diroit-on de moi d’ailleurs, si, au moment d’entrer en campagne, j’allois me retirer ; le mépris se joindroit à l’indiférence qu’ont pour moi mes sujets. »

Les Anglais marchent contre le Grand-Mogol.

Les pluies passées, nous apprîmes bientôt que toutes les forces Angloises ainsi que l’armée de Cassimalikhan s’assembloient sous les murs de Patna. Camgarkhan, pour ne point perdre de tems, ou plutôt, je crois, pour entretenir les fausses espérances du prince par quelque expédition, fit faire à l’armée plusieurs marches et contre marches pour la faire subsister aux dépens de quelques rajas qui lui avoient témoigné de la mauvaise volonté. Il fut question de faire l’attaque de la forteresse Tékary à 25 ou 30 cosses dans le sud de Patna ; mais comme cette place n’étoit pas aisée à prendre, on crut devoir commencer par celle de Mannepour, située au milieu d’une aldée, ayant double enceinte, fossé très profond et flanqué de quatre bastions très élevés, dans laquelle on espéroit trouver trois ou quatre pièces de gros calibre qui pourroient servir au siège de Tékary. En conséquence les ordres furent donnés, l’armée du prince s’arrêta à une grande distance et nous avançâmes seul vers l’aidée dont nous nous s’emparâmes en plein jour. Dès que nous parûmes, l’ennemi fit du fort