Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/522

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sipayes, l’élite de leur milice indienne ; elle avoit quinze ou seize pièces de canon du calibre de quatre à douze. L’armée de Cassimalikhan étoit formée du meilleur choix de cavalerie qu’il avoit pu faire, elle devoit aller à près de trente mille chevaux et quinze mille fusiliers du pays. Il est nécessaire de faire attention que du côté de l’ennemi, rien ne manquoit en hommes, chevaux, armes et munitions de toutes espèces ; tout étoit de choix, tout le monde étoit payé dans l’armée de Cassimalikhan. C’étoit un nouveau nabab qui n’avoit pas encore eu le tems de se faire des ennemis dans le pays, et qui, pour réussir dans une première expédition, avoit du sans doute ne point épargner le trésor que son prédécesseur avoit laissé. Du côté de l’empereur au contraire, tout manquoit, sans parler des soupçons de trahison, aux quels la conduite de Camgarkhan ne donnoit que trop lieu. L’armée du prince n’avoit absolument d’autre mousqueterie et artillerie que celle que je commandois, savoir 125 Européens en tout[1] et 200 sipayes, dix pièces de canon dont deux de trois livres de balles, deux de deux livres et six d’une livre. Sa cavalerie pouvoit aller à 35 à 40 mille hommes ; mais quels hommes ou plutôt quels chevaux ! Tirez de ce nombre vingt mille à peu près qui, comme attachés particulièrement à Cam-

  1. Une partie des déserteurs du côté de Dehly étoient revenus me joindre.