Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/53

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les journées torrides de juin et de juillet ; le pays prêtait à tous les rêves de l’imagination et à toutes les satisfactions de la réalité ; on y côtoyait les civilisations antiques sans crainte pour les idées modernes, et, si la vie courante se déroulait avec son cortège habituel de bonheur et d’infortune, les hommes de l’Occident voyaient toujours dans l’Inde le pays des Dieux où le paradis était descendu sur la terre, et où l’existence n’était qu’un tissu d’éternelles félicités.

La situation générale de Cassimbazar et de nos autres établissements du Bengale ne s’était guère modifiée depuis 1747 lorsque survinrent les événements qui nous firent perdre nos possession[1]. Mais il y avait eu dans le Bengale lui-même des changements, qu’il convient de signaler.

On a vu que jusqu’en 1747 Aliverdi khan avait résisté avec succès à toutes les invasions marates. La fortune lui fut moins favorable dans les années qui suivirent et en 1750, à la suite d’une incursion plus désastreuse que les précédentes, il dut céder à Ragogy Bonsla les revenus de la province de Catec. La puissance marate se trouva ainsi portée jusqu’aux portes du Bengale et jusqu’à l’embouchure du Gange.

  1. Au moment où se produisirent ces événements, les chefs de nos loges étaient : Renault à Chandernagor, Courtin à Dacca, de la Bretesche à Patna, Picques à Jougdia et Rauly à Balassor.