Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/541

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Gelinguy n’est pas sur la carte de M. Danville ; c’est un petit village où il y a une douanne qui est sur la gauche de la rivière Kœria à 4 ou 5 cosses du grand Gange.

Il paroit sur la carte de M. Danville que cette rivière de Gelinguy est bien moins considérable que celle qui passe par Morshoudabad. Cependant, s’il y a quelque différence, elle devroit être, selon moi, à l’avantage de la rivière de Gelinguy qui, depuis que la barre a été coupée, il y a peut être 40 ans, conserve toujours sa communication avec le grand Gange, de sorte qu’en tous tems les petits batteaux peuvent passer. J’y ai passé en may 1754, venant de Patna ; le courant étoit imperceptible, il est vrai, mais j’ai trouvé au moins deux pieds d’eau sur la barre. Peut-être est-elle tout à fait à sec dans les années de grande sécheresse, ce qui est bien rare. Du reste, le lit de cette rivière est large et beaucoup plus encaissé que celui de la rivière de Morshoudabad. Si dans le tems des débordemens, celle ci paroit plus grande, c’est que les eaux ont plus de liberté de s’étendre, comme en effet vis à vis de la loge françoise de Cassembazard ; on diroit une mer en certains tems.

1757

15 Avril. — La rivière de Morshoudabad est dans les tems secs guéable à trois ou quatre portées de fusil plus bas que la loge françoise. C’est là que le 15 avril passèrent nos équipages. Sur le soir nous passâmes la rivière en batteaux vis à vis la loge, et campâmes dans un endroit un peu élevé sur l’autre bord.

16. — Après deux petites cosses nous passâmes encore la rivière, mais à gué vis à vis Morshoudabad. Nous traversâmes la ville qui peut avoir deux cosses de long, et fumes camper dans un endroit fermé, ou jardin abandonné,