Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/603

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cette révolution est Sakaram Bapou qui étoit divan de Narainrao ; l’enfant n’étant pas d’âge à gouverner, on a établi une régence à la tête de laquelle est la mère de l’enfant, Sakaram Bapou, etc.

BÉGOME. — Nom qu’on donne dans les familles distinguées à la femme légitime.

BOCKCHIS. — Veut dire proprement celui qui donne par faveur, par grâce ; c’est le nom sous lequel on qualifie ordinairement le général ou le généralissime, parce que c’est de lui que dépend la paye des troupes ; tous les nababs ont leur bockchis, c’est celui qui commande les troupes ; le généralissime des troupes impériales est qualifié de mir bockchis, parce qu’il est en même tems trésorier de l’armée.

BÉNARÈS. — « C’est la ville de l’Inde qui m’a paru le plus approcher de nos villes d’Europe. Presque toutes les maisons sont bâties en pierres de taille et à plusieurs étages, mais les rues sont très étroites, les voitures n’y peuvent passer ; c’est à Benarès qu’est le centre de la gentilité, aussi l’endroit est privilégié, et respecté de toutes les puissances, même des Mahométans ; de là on peut juger que Benarès est très riche ; c’est la demeure de quantité de saokars ou banquiers, qui, souvent tiennent en dépôt la fortune de quantité de seigneurs et particuliers qui font passer leurs biens à Benarès pour les mettre en sûreté ; on y fait des toiles blanches comme bassetas, mahmoudys, beaucoup d’étoffes de soye à fleurs or et argent. Les burnis ou voiles pour les femmes les plus riches se tirent de Benarès. On y voit une assez belle mosquée bâtie, dit-on pour Aureng Zeib sur laquelle s’élèvent deux tours d’où l’on découvre tout le pays ; les Gentils y vont indifféremment avec les Mahométans pour leurs cérémonies de religion ; d’un côté l’on adore