Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/606

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en grâce les anges rebèles qui, après certaines épreuves mériteroient leur pardon, ce qui a donné lieu à la création du monde, ou plutôt des mondes visibles et invisibles. Les gentils connoissent les sept planettes, ils ont aussi les sept cieux, les sept jours de la semaine.

Il paroit que leurs livres d’histoire font mention d’un Nou de qui les Indiens sont suposés descendre, quant aux corps ; ce ne peut être que Noé, mais ce n’est qu’à la 3e révolution du monde, ou commencement du quatrième Jogue qu’ils nomment arljogue (âge de pollution) qui avoit été précédé de trois autres jogues ; le Sutch ou satjogue, âge de vérité qui a duré plusieurs millions d’années pendant lesquelles les trois quarts au moins des anges rebêles, excepté les principaux qu’ils nomment Moises ou Shaboun, se sont maintenus comme ils devoient dans l’état de pénitence qui leur étoit imposée, et dont beaucoup sont rentrés en grâce.

Le tirtajogue, âge où l’on fait entendre que la 3e partie des anges rebêles n’a pas voulu profiter de l’état de pénitence où on les avoit mis, et qui a duré plus d’un million d’années.

Le Doparjogue, âge qui a duré environ cent mille ans, où la moitié des anges rébèles, s’est soustrait à la pénitence imposée.

Le Caljogue, âge actuel qui ne doit durer que la moitié du dernier, si dépravé qu’il n’y a que très peu des anges rebèles qui profiteront de leur état de pénitence.

Ces divisions en jogues paroissent ne devoir leur existence qu’à l’imagination des Brames ; leurs divers commentaires ne s’accordent point du tout sur la durée des périodes.

Il faut que, selon les Brames, à chacun des jogues, la race humaine ait été détruite et renouvellée, sans dire de quelle manière, puisque les habitans de Caljogue, selon eux viennent de Nou ou Noé. Par là on peut dire qu’ils