Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/612

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plus en état de résister aux tentations des chefs rébèles qui les persécutoient nuit et jour.

Ce fut sous le nom de Brama que parut l’envoyé de Brimh du tems même de Nou, qu’on nomme plus communément Manou (le grand Nou). Quelques Indiens de la presqu’isle prétendent même, que ce fut à Manou que Brama remit la traduction en sanscrit du livre intitulé Bheda (science) qu’il avoit écrit dans la langue des anges sous la dictée de Brimha, lequel livre fut perdu quelque tems après, et ensuite retrouvé, du moins en parties détachées qui furent réunies en un corps, mais divisé en quatre parties et commenté par divers. J’ai vu peu de Brâmes s’accorder sur les noms ; c’est le commentaire qu’on nomme dans le Bengale, et dans tout l’Indoustan Tcharta Bhedas (les quatre Bhedas). Dans le Dekan et aux côtes, ou pour mieux dire dans la presqu’isle, il est nommé Bhedang de Bhed science, et Ang corps, et c’est ce que nous nommons improprement Vedam.

Le Bhedang de la côte n’étant que le recueil des 4 Bhedas a dû être dans le principe, avant le travail des commentateurs, la même chose que le Tcharta Bheda du Bengale où ce livre n’est pas connu aujourdhui sous le nom de Bhedang, si ce n’est par quelques Brâmes et autres Indiens instruits des dogmes et cérémonies religieuses des gentils de la presqu’isle, qui différent en quelques points des dogmes et cérémonies établies dans le Bengale et l’Indoustan ; en effet, la gentilité de l’Inde, est divisée en deux grandes sectes depuis que les Brames de la presqu’isle, ceux de l’Indoustan et du Bengale se sont avisés de faire commentaires sur commentaires, sans se consulter. Ces différences roulent principalement sur les noms et les figures des divers attributs de la divinité, les emblèmes des passions, des facultés de l’esprit ; sur les fêtes, les jeûnes, les pénitences, les purifications. Le seul point essentiel sur lequel les deux sectes