Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/615

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aura mis dans un sanscrite nouveau, laissant par respect l’obatar Bah Bheda dans son ancien langage qui sera par la suite des tems devenu tout à fait hors d’usage. En conséquence on doit croire qu’il y a très peu de Brâmes qui puissent le lire ; c’est précisément à quoi les grands Brâmes ont voulu parvenir, pour que les mystères ne fussent pas aussi exposés à être révélés qu’ils avoient été ; mais ce livre aujourd’hui ne fait pas moins partie des livres sacrés des Gentils, il est avec les Shasters dans les mains de bien des Brâmes qui ne peuvent l’entendre ni même le lire ; mais sa clef est, je ne doute pas, dans celles de quelques Brâmes docteurs, choisis dépositaires de ce qu’il y a de plus mystérieux dans cette religion ; d’un autre côté, il se peut faire que beaucoup de Brâmes, soit pour éviter les questions, soit parce qu’ils n’en savent pas plus, prétendent que ce que l’on attribue à ce livre n’est, dans le vrai, qu’une allégorie pour faire connoitre que ce qui regarde l’essence de la divinité, sa manière d’opérer, est au dessus de la pénétration des hommes.

C’est dans ces Bhedas qu’on trouve la distribution des Gentils en quatre principalles castes, et dont chacune a quantité de sous-divisions.

Les Gentils ont un Code de Loix dans le livre qu’ils nomment Neashaster, la punition de tous les crimes y est portée ; les Brâmes y sont assujettis comme les autres castes ; mais le respect, la crainte qu’on a pour eux font que dans l’occasion, ils trouvent moyen de s’y soustraire.

Il y a, comme j’ai déjà dit, plusieurs enfers ; cependant quelques philosophes brâmes, esprits forts, non-mystérieux sans doute, prétendent qu’il n’y a véritablement d’autre enfer que le reproche de sa propre conscience, et que l’enfer n’a été inventé que pour contenir le peuple dans le devoir, par la crainte du châtiment.

M. Dow parle d’un certain Brâme philosophe nommé