Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/620

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figures de Brimha, Bhisen et Shibah, Dieu créateur, Conservateur, et Destructeur ; Brimh a mille noms sous lesquels il est adoré. Jusques là, il n’y a certainement pas d’Idolâtrie. Mais, dit-on, les Indiens ont de plus une prodigieuse quantité de divinités sous diverses figures qu’ils adorent ; la fortune, la renommée, le bien, le mal, la paix, la guerre, l’amour, la haine, le courage, la peur, la vertu, le vice, la honte, la pudeur, la prudence, le soleil, la lune, etc., etc., sont autant d’objets personnifiés et divinisés dans leur culte qui, d’ailleurs, fait horreur par les imfamies, les obscénités dont leur mithologie est remplie.

À cela l’on peut répondre qu’il est très faux que les Indiens ayent aucune autre divinité que l’Être Suprême de tous les objets ci-dessus nommés, il n’y en a pas un qui, dans leur mithologie, ne remonte à cet être par emblèmes ou symbole mystique : exemple.

La Bonté de Brimh est représentée sous la figure d’une femme nommée Perhitty, ou l’amour aux 3 attributs de l’être suprême ; Brimha, Bishen, et Shieb ; comme femme de Brimha elle se nomme Sursitty mère de la sagesse ; — Giandah mère de la raison, elle a bien d’autres noms qui, tous, ont leur signiffication ; comme femme de Bishen, ou Bvishnou, elle se nomme Latchemy mère de la fortune, etc. ; comme femme de Shibah, on la nomme Dourgah, vertu, bien ; comme Shibah (Dieu destructeur) représente quelquefois le mal qui arrive, en joignant le bien et le mal ensemble ; la mithologie fait entendre que l’un ne peut être sans l’autre.

En effet, le bien n’existe que par opposition au mal et vice versa. La Dourgah se trouve aussi mère de l’amour sous le nom de Maya ; mère de courage sous le nom de Bassany ; la politique sous le nom de Granych et plusieurs autres ; la renommée sous le nom de Kartith et autres, sont encore des enfans de Shibah, ou Shieb, qui n’est qu’un attribut de la divinité.