Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/627

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il n’y a que les femmes plus hardies qui restent pour être sanctifiées par les actes de piété de ces gueux, qu’on regarde comme saints. Un est-il entré dans la maison, le mari sort bien vite ou il est sur d’être étrillé d’importance. La femme reste pour prier ; le mari ne peut plus rentrer que lorsqu’il ne voit plus au dehors de la porte le bâton ou la lance du fakir qui est toujours mise comme signal. Les prières sont assez longues quelquefois et ont effet. Dans ceci, on pourroit trouver quelque ressemblance avec la confrairie des pénitens d’amour, qui, sous le nom de Galois et Galoises, parut en France au commencement du xive siècle, sous Philippe V dit le Long.

G

GARY. — Heure, horloge, un jour et une nuit, donnent chez nous 24 heures, et chez les Indiens soixante, qu’on nomme gary. Le gary par conséquent n’est que de 24 minutes, il en faut 2 et demie pour notre heure ; cette portion de tems se mesure, soit avec un sablier, lorsqu’on est en marche, soit avec un petit vase de cuivre très mince, percé au fond, et mis dans un autre vase plein d’eau, lorsqu’on est campé, ou chez soi. Cette dernière mesure passe pour la plus juste ; on s’en sert généralement dans toutes les maisons qui ont le droit de Gary, ce qui n’est pas commun. La cope de cuivre doit être 24 minutes à se remplir, aussitôt elle coule bas, alors les gens préposés (ce sont toujours des Brâmes à gages) piquent l’heure, ou le gary en frapant avec un maillet sur une plaque de fonte, qu’ils se nomment ghong suspendue, d’un pice et demi de diamètre, sur un demi pouce d’épaisseur à peu près.

Ces mesures de tems sont partagées en gary de jour, et gary de nuit. Dans les tems des équinoxes, il y en a