Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/635

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parmi nous ceux de duc, comte, marquis. Il n’y a point de nababie. Si vous demandez dans le pays quelle nababie c’est, on ne vous entendra pas ou plutôt, dans l’idée que vous voulez parler du nabab, on vous en dira le nom. Dans le principe, il n’y avoit que les soubahdars et les omrahs de la cour du Mogol qui avoient le titre de nabab ; leurs descendants même, quoique disgraciés et n’ayant pas un pouce de terrein, avoient droit de conserver ce nom honnorable à leur famille. Aujourd’hui que tous les ordres de l’Empire sont renversés, le plus petit seigneur se fait appeler nabab. Ce mot, selon quelques uns, vient de trois mots nae, va ab, c’est à dire pain et eau ; ce qui fait entendre que celui qui a le titre doit être considéré aussi utile, aussi nécessaire à la société que le pain et l’eau, sans lesquels les hommes ne peuvent vivre ; d’autres le font venir de nabot dont l’explication est ci-après. Je crois la première dérivaison d’autant plus juste que le mot persan s’écrit et se prononce comme navab.

NABOT. — Musique martiale, jeu d’instruments, composé de timballes de diverses grandeurs et de trompettes, hautbois, cymballes, etc. Il n’y a que ceux qualifiés nababs qui ayent véritablement droit à cette musique, et pour l’avoir il faut passer par certaines cérémonies. La plus essentielle est de porter une paire de petites timballes sur le dos ou sur les bras devant le prince en plein dorbar ; un des principaux officiers frappe dessus cinq ou six coups.

NIKA. — Engagement réel et pour toujours permis par la loi entre l’homme et une femme qui, par défaut de naissance et autre circonstance, ne peut être la bégome ou femme légitime ; mariage de main gauche, si l’on veut. Le nika revient assez à ce que nous nommions autrefois concubinage qui étoit un engagement permis par la loi, et autorisé par les conciles. Il est vrai que c’étoit à défaut