Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/640

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bien la raison. Comme j’étois peu expert à me servir de mes doigts, je me faisois apporter mon couvert, lorsque j’étois invité à quelque repas. On ne boit que de l’eau en mangeant ou du sorbet, espèce de limonade ; on a souvent un concert d’instrumens ou de danses de bayadères pendant le repas ; les plus longs sont d’une demi-heure ; les danses, si l’on veut, continuent bien avant dans la nuit ; cependant le maître de la maison et les conviés assis sur des tapis couverts d’une toile blanche et appuyés sur des carreaux, mangent le béthel et fument tranquilement le koka.

SOAKAR. — Comme qui diroit chargé de cent affaires ; est le nom qu’on donne aux banquiers.

SERKAR. — Nom très usité dans le Bengale qu’on donne à celui qui est chargé de ses affaires ; ser veut dire tête, kar affaires.

SENASSEYS. — Fakirs très renommés. (Voyez le mot fakir.)

SAYET. — Qui descend de la famille d’Aly.

SECKS ou SEYQUES. — Peuples qui habitent aujourd’hui le Penjab et une grande partie du Moultan. Dans le principe ils passoient seulement pour une secte particulière. Disciples d’un philosophe du Thibet, ennemis déclarés de toute monarchie, ils ont formé une espèce de république divisée en tributs indépendantes l’une de l’autre, mais qui se réunissent au premier signal pour le bien commun ; en recevant dans leur corps tous ceux qui se sont présentés de telle nation ou religion que ce soit, ils se sont accrus au point de pouvoir mettre en campagne 60 à 80.000 cavaliers. Leur religion est le pur déisme ; ils tolèrent néanmoins toutes religions dans les prosélites qu’ils font, auxquels ils se contentent de faire faire le serment d’être toujours ennemis de toutes monarchies. Leur principal chef étoit un nommé Djessaret singue : on