Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/84

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lui en demande la raison ; c’est, dit il, que je veux voir si je n’appercevrois pas mon successeur[1].

Ces précautions étoient bonnes et pouvoient bien avoir l’effet désiré, tant qu’un prince actif, vigilant les faisoit valoir. En effet, on ne voit pas de gouvernement plus respecté que ceux de Baber, Akbar et Aurengzeib et de quelques autres, du moins tant qu’appliqués aux affaires

  1. Ce fait que j’ai entendu citer très souvent est raporté dans un ouvrage anglois… Histoire des transactions militaires de la nation angloise dans l’Indoustan (par Orme) ; on n’a encore publié que le premier volume à la tête duquel est une dissertation que j’aurois souhaitté plus étendue. L’auteur que j’ai l’honneur de connoitre est en effet très capable de satisfaire la curiosité du public sur les particularités des Indes, mais en parcourant le 3e livre qui traite des affaires de Trichinapaly en 1752, j’ai cru voir que dans les faits qui ont raport uniquement à la nation françoise, dont l’auteur sans doute n’a pu avoir des preuves bien autentiques, il a adopté pour vérités constantes une bonne partie de ce que l’avocat de M. Dupleix a inséré dans son mémoire. (Manquent quelques mots.) L’auteur a du y être d’autant plus porté qu’il ne voyait aucune réponse à ce mémoire ; il en a paru deux depuis l’impression de son ouvrage celle de la Compagnie des Indes et celle de mon frère. L’auteur anglois, Mr Orme n’est pas le seul qui ait été trompé par le mémoire de l’avocat de Mr Dupleix. M. l’abbé Prévôt l’avoit pris pour guide dans son histoire de voyages où l’on voit quelques notes diffamantes contre mon frère. Mais sur les reproches qui lui en furent faits, et sur les informations par lui prises, M. l’abbé Prévôt s’est rétracté, témoin sa lettre originale que j’ai eue entre mes mains après la mort de mon frère, et que j’ai déposée au greffe du Conseil supérieur de Pondichery, qui m’en a remis deux ou trois copies autentiques. (Cette lettre est, comme on a pu voir, reproduite dans l’introduction.)