Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/91

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ou moins dans leurs districts, suivant le crédit où ils sont. Ce sont comme des intendants chargés de répondre au gouvernement de la perception des droits qui s’élèvent suivant les tarrifs de la chancellerie, soit sur leurs terres et les maisons qui sont taxées, soit sur les marchandises qui entrent ou qui sortent, ou sur les denrées qui se vendent dans les marchés publics.

Il y a aussi des izardars ou fermiers à qui certains parganas sont souvent donnés à l’enchère, soit par les zemindars, soit directement par le fodjedar ou le gouverneur de la province. Un zémindar est donc un homme qui doit entrer dans les plus petits détails. Il y a des gens par lesquels il est instruit de tout ce qui regarde son département. Il sait le nom de tous les habitans, leur nombre, l’étendue, la richesse de chaque famille, les maisons, les terres que chacune possède, les gains, les pertes qu’elles peuvent faire, les arpens que chaque pargana peut contenir, leurs productions ; sur quoi il se règle, et qu’on ne s’imagine pas qu’il soit en droit de disposer à sa fantaisie des terres, des maisons ou des productions ; il ne peut faire de changements sans de bonnes raisons et sans être autorisé. L’habitant maltraité peut porter sa plainte au gouverneur, et souvent on lui rend justice contre son zémindar. L’habitant dans l’Inde, j’entends parler de ce qu’on nomme le peuple, est plus tranquille qu’on ne pense, et autant que dans bien des parties de