Page:Martinesisme, Willermosisme, Martinisme et Franc-Maçonnerie.djvu/37

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1765, le premier journal de ce pays ; il s’appelle Frédéric Nicolaï. Cette Bibliothèque germanique s’est aussi emparée, par ses agents, de l’esprit de la Gazette littéraire d’Iéna, qui est très bien faite et se colporte dans les pays où la langue allemande est connue. Nicolaï influence, outre cela, le Journal de Berlin et le Museum allemand, deux ouvrages très accrédités. L’organisation politique et les sociétés affiliées furent établies lorsque les journaux eurent suffisamment déployé leur venin. Ils ont marché lentement, mais d’un pas sûr ; et, à l’heure qu’il est, leurs progrès sont si effrayants et leur influence si énorme, qu’il n’y a plus aucun effort qui puisse y résister ; il n’y a que la Providence qui ait le pouvoir de nous délivrer de cette peste.

« Au commencement, la marche des Nicolaïstes était très circonspecte ; ils associaient les meilleures têtes de l’Allemagne à leur Bibliothèque universelle ; les articles des sciences étaient admirables, et les rapports des ouvrages théologiques occupaient toujours une partie considérable de chaque volume. Ces rapports étaient composés avec tant de sagesse, que nos professeurs en Suisse les recommandaient dans leurs discours publics à nos jeunes ecclésiastiques. Mais, petit à petit, ils glissaient du venin, quoique avec beaucoup de ménagement. Ce venin fut renforcé avec adresse. Mais, à la fin, ils jetèrent le masque, et, en deux de leurs journaux affiliés, ces scélérats osèrent comparer notre divin Maître au célèbre imposteur tartare Dalaï Lama (Voy. l’art. de Dalaï Lama, dans Moreri). Ces horreurs circulaient chez nous, sans que personne, dans toute la Suisse, donnât le moindre signe de