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mécontentement. Alors, en 1790, je pris la plume, et, dans une gazette politique, à laquelle était jointe une feuille de mélanges, je réveillai l’indignation publique contre ces illuminants, Aufklarer, ou éclaireurs, comme ils s’appelaient. J’appuyais sur l’atrocité et la profonde bêtise de ce blasphème.

« Dans ce moment, ces gens font encore moins de mal par leurs écrits que par leurs affiliations, par leurs intrigues et leurs accaparements de places ; de sorte que la majeure partie de notre clergé, en Suisse, est gangrené jusqu’à la moelle des os. Je fais, de mon côté, tout ce que je puis pour retarder du moins la marche de ces gens. Quelquefois je réussis mais quelquefois mes efforts sont impuissants, parce qu’ils sont très adroits, et que leur nombre s’appelle légion. »


saint-martin et la franc-maçonnerie


Si le Willermosisme s’appuyait, par le recrutement de ses cadres inférieurs, sur la Franc-Maçonnerie, il n’en était pas de même du mouvement individuel de Saint-Martin. Ce dernier ne recherchait que la qualité sans jamais se soucier du nombre, et il a toujours eu un mépris mélangé de pitié pour les petites intrigues, les petites cabales et les mesquineries des loges maçonniques.

Certains maçons, pour lesquels un ruban tient lieu d’érudition, se sont figurés que Claude de Saint-Martin professait pour son maître et pour son œuvre le même détachement que pour les loges inférieures. C’est là une erreur dérivée de la confusion de l’Illu-