Page:Martinesisme, Willermosisme, Martinisme et Franc-Maçonnerie.djvu/39

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minisme avec la Maçonnerie. Pour montrer à quelles naïves erreurs peuvent en arriver ceux qui portent des jugements sans documents sérieux, nous allons faire un extrait de la correspondance inédite de Saint-Martin, relatif à cette question.

« Je prie (notre f.) de présenter et de faire admettre ma démission de ma place dans l’ordre intérieur, et de vouloir bien me faire rayer de tous les registres et listes maçonniques où j’ai pu être inscrit depuis 1785 ; mes occupations ne me permettant pas de suivre désormais cette carrière, je ne le fatiguerai pas par un plus ample détail des raisons qui me déterminent. Il sait bien qu’en ôtant mon nom de dessus les registres il ne se fera aucun tort, puisque je ne lui suis bon à rien ; il sait d’ailleurs que mon esprit n’y a jamais été inscrit ; or ce n’est pas être liés que de ne l’être qu’en figure. Nous le serons toujours, je l’espère, comme cohens, nous le serons même par l’initiation[1]… »

Cet extrait est instructif à plusieurs égards.

Tout d’abord il nous montre que Saint-Martin ne fut inscrit sur un registre maçonnique qu’à dater de 1785 et que c’est seulement en 1790 qu’il se sépara de ce milieu.

Ainsi que tous les illuminés français, il avait refusé de prendre part à la réunion organisée par les Philalèthes et qui ouvrit le 15 février 1785. Non seulement les Illuminés français, mais encore Mesmer, délégué

  1. Lettre inédite de Claude de Saint-Martin à Willermoz, adressée de Strasbourg le 4 juillet 1790 (Archives du Suprême Conseil Martiniste).