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Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/43

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lovski, secrétaire de la Commission, le général Ratch, mort depuis, etc.[1].

Les conclusions de la Commission furent favorables à l’usage de la langue officielle dans les cultes étrangers. Quatre membres, ceux que nous venons de nommer en premier lieu, ont voté contre, en motivant leur protestation dans des mémoires assez développés auxquels nous reviendrons bientôt. De son côté, la majorité en a fait composer un à l’appui de son opinion ; plusieurs personnes ont eu l’occasion de le lire en manuscrit non seulement à Vilno, mais encore à Saint-Pétersbourg. Le général Kaufmann à qui ce mémoire avait été soumis, promit de l’appuyer ; sa destitution inattendue arrêta l’affaire. Le rédacteur de la Gazette de Moscou se fit l’avocat de l’opinion de la majorité, qui était la sienne. Il la livra aux appréciations de la presse, en déclarant traître à la patrie quiconque ne partageait pas sa manière de voir. Grâce à cette tactique, l’opinion commença à se former et dès lors le bruit courut que dans les sphères élevées de l’administration on avait compris la nécessité de mettre fin à la polonisation des populations russes de l’ouest par le moyen de l’Église. On était sur le point de soumettre à qui de droit toutes les pièces nécessaires à un examen complet et approfondi, lorsque parut à Saint-Pétersbourg une brochure intitulée : De l’Introduction de la langue russe dans le culte catholique[2]. Sous ce titre on avait réuni les mémoires des quatre opposants cités plus haut. La presse ultra-russe se récria. Elle trouvait étrange de voir paraître les quatre mémoires sans être accompagnés de celui de la majorité, comme si elle n’avait pas assez parlé dans le sens de celle-ci ou comme si le gouvernement ne pouvait rendre public le mémoire de la majorité. En tout cas, le silence du gouvernement est d’autant plus regrettable qu’on dit le document en question fort bien rédigé et péremptoire. Le général Kaufmann n’était plus là pour prêter son appui. A son départ pour Tachkent, le règne de l’arbitraire et de la violence fit place à un régime plus modéré, plus doux ; si le fond du système est resté le même, la forme en a varié. Aussi le comte Baranov (1866-68) et le

  1. Il a écrit une histoire de l’insurrection de 1863.
  2. Messager russe, sept. 1867, p. 325.