Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/45

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Gagarine, le général Tchevkine, etc. L’adhésion du chancelier, le prince Gortchakov, à l’opinion modérée, décida la question et porta l’Empereur à sanctionner les décisions du Comité en date du 16 décembre 1869. Elles furent suivies de la circulaire du 31 janvier 1870, dont voici la substance en ces trois articles : 1o retrait de la loi faite par Nicolas, interdisant l’emploi du russe dans les églises catholiques ; 2o faculté accordée aux catholiques, protestants et autres cultes étrangers, de se servir de la langue russe dans leurs offices ; 3o condition préalable que la demande en soit faite par les paroissiens à leur curé, lequel en référera aux autorités diocésaines et celles-ci au ministre de l’intérieur, à qui appartiendra la décision. Une chose est à noter dans cette circulaire : c’est le caractère facultatif attribué à l’emploi du russe dans le culte additionnel ; on laisse aux catholiques la liberté d’en user ou de ne pas en user.

V

Venons maintenant aux quatre mémoires mentionnés plus haut. Inutile de dire que la plupart des considérations auxquelles s’y livrent les auteurs ne sauraient être approuvées par un catholique ; aussi, je me garderai bien de reproduire même pour les réfuter, toutes les calomnies qu’elles contiennent contre l’Église romaine. Il n’y a rien d’étonnant que des hétérodoxes tiennent un tel langage à soit égard ; et c’est précisément ce qui donne de la portée à leurs protestations contre la mesure adoptée par le gouvernement. Ils sont unanimes à rejeter l’introduction du russe dans le culte catholique, tout en se montrant très-hostiles à la nation polonaise ; ils admettent également la nécessité de russifier le pays dont il s’agit, quoiqu’ils ne s’accordent pas sur les moyens d’atteindre ce but. Ainsi l’un d’eux conseille de supprimer le chant des catholiques en polonais et de le remplacer par le chant latin ! Un autre trouve que le chant est tout à fait inutile et même, anticanonique en quelque langue qu’on l’exécute. Ces divergences viennent de la diversité des points de vue auxquels se placent les auteurs des mémoires pour envisager la question. MM. Samirine et Bezsonov considèrent l’usage du polonais comme la cause principale du mal et en demandent la