Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/50

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est tout naturel que les Grecs-Unis sympathisent davantage avec leurs coreligionnaires polonais et cette sympathie doit être d’autant plus vive qu’elle sera plus dégagée des tendances nationales ou politiques.

Aux arguments qui précèdent ou pourrait ajouter celui tiré de l’influence que le prêtre exercera au confessionnal et que la langue russe ne saurait empêcher.

Si les preuves par lesquelles l’auteur du mémoire établit l’insuffisance de la mesure dirigée contre le polonisme ne manquent pas de justesse et de force, celles qu’il produit pour établir la seconde assertion méritent à peine d’être mentionnées. En effet, voulant prouver que l’introduction de la langue russe dans le culte Catholique créerait un immense danger à l’Eglise dominante, il répète la calomnie, mille fois réfutée, que le catholicisme est destructif de tout ordre et de tout pouvoir politique, que la langue russe n’empêchera pas le prêtre de faire de la propagande politique au tribunal de la pénitence, qu’elle deviendrait entre les mains du clergé latin un moyen légal de propagande religieuse, — droit qui appartient à l’Eglise dominante à l’exclusion de tout autre culte étranger ; enfin, qu’elle tuerait dans son germe l’idée de la nécessité et de l’utilité de passer à l’orthodoxie, et arrêterait le mouvement déjà commencé vers l’Eglise officielle. L’unique moyen d’affaiblir le catholicisme dans le pays en question consisterait, d’après M. Derevitski, à relever l’Eglise dominante, en laissant au culte catholique sa langue polonaise, — comme héritage inaliénable de l’hérésie, et en se bornant à user de mesures administratives mais implacables et systématiques, contre tout prêtre qui s’écarterait tant soit peu de l’accomplissement entier des devoirs de son ministère. Telle est la conclusion du second mémoire, le moins défectueux de tous. Passons au suivant.

III. — Après un court préambule, M. Kouline arrive aux difficultés qu’il voit dans la substitution du russe au polonais et qui lui paraissent énormes, insurmontables. Il s’agit, dit-il, de séparer ce qui a été uni durant des siècles et d’unir ce qui a été séparé jusqu’à présent. Il s’agit de traduire en russe tous les manuels de doctrine catholique, tous les livres de prières en usage chez les catholiques ; il faudra leur donner en russe tout ce qu’ils ont