Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/52

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simple, intelligible et chère à tous ! En introduisant l’usage du russe dans le culte, nous abandonnons cette tâche aux papistes, ennemis, tandis que nous avons ici sur tous les points de la contrée des milliers d’hommes prêts à se dévouer à l’œuvre des conversions. » (p. 361.)

Voulez-vous savoir quels sont ces ouvriers dévoués de l’orthodoxie russe ? — Écoutez ce qui suit : « Si les popes, les juges de paix, les commandants militaires, les chef de la gendarmerie, les agents de sûreté, les employés d’accise, les maîtres d’école, etc., agissaient de commun accord, chacun dans sa sphère et s’entraidaient mutuellement, si au moins les zélateurs de l’orthodoxie ne rencontraient pas d’empêchement de la part des Russes indifférents, — on verrait sous peu un grand fait historique accompli ! » Les singuliers apôtres !

D’après les calculs de M. Kouline, cinq ans suffisent pour décatholiciser, par ce moyen, tous les Russes de l’Ouest ; il pense même que ces conversion en masse se feraient avec moins de difficulté que celles des Ruthènes-Unis, en 1839. « On rêve un nouveau Siestrencievitch, et on oublie qu’en fin de compte ce métropolitain n’a fait rien d’utile pour la Russie ; ce qu’il nous faut maintenant, c’est un second Siemaszko. » (p. 362.)

Hélas ! le ciel dans sa justice vient de l’envoyer à Khelm, et, à l’heure où je trace ces lignes, le second Siemaszko y achève l’œuvre infernale du premier.

La conclusion de l’auteur du mémoire est facile à deviner : employer les efforts les plus énergiques à ramener le peuple ruthène à l’ « orthodoxie. »

Toutefois, par un reste de pitié, il consent à ce qu’on permette d’enseigner la doctrine catholique en russe dans les écoles laïques, et qu’on imprime à l’usage du peuple un recueil de prières dans la même langue, mais seulement à titre provisoire, puisque dans cinq ans il ne doit plus y avoir de catholiques d’origine russe. — Quant à la prédication, M. Kouline ne voit pas ce qu’on gagnerait à la proscrire en polonais ; il demande uniquement qu’on veille à ce que le prédicateur polonais n’avance rien qui puisse blesser les intérêts de l’État ou de l’Église officielle.

IV. — Il faut renoncer à vouloir reproduire le texte du quatrième mémoire, élucubration la plus volumineuse de toutes. Le