une cérémonie, la citation à une audience, la réprimande faite par un supérieur, l’idée générale reste toujours la même.
Anciennement semondre avait tous les sens qui correspondent à ceux de semonce. En 1694, l’Académie donnait l’exemple suivant, d’une acception fort claire et fort énergique qui, par malheur, a complètement disparu : « On dit : Semondre quelqu’un de sa parole, de sa promesse, pour dire : le faire souvenir de sa parole, de sa promesse. »
Semondre possédait, dans l’ancien langage, un grand nombre de formes diverses, qui ont été soigneusement recueillies par du Cange et par Raynouard ; au xviie siècle, deux seulement subsistaient encore : semondre et semoncer. Je ne trouve celle-ci que dans les Recherches italiennes d’Oudin, publiées en 1643. Elle est précédée de l’astérisque qui désigne les mots hors d’usage, et n’est nullement distinguée, quant au sens, du verbe semondre. L’article est ainsi conçu :
⁂ Semoncer, et
Semondre, inuitare, conuitare.
Dans les Dictionnaires français publiés vers la fin du xviie siècle, on chercherait vainement semoncer ; il reparaît plus tard, mais avec le sens particulier de réprimander ; et à partir de ce moment, chacune des deux formes conserve une signification différente.
Quant à l’étymologie, elle doit naturellement rappeler le sens le plus compréhensif, et non pas une acception accidentelle. Suivant nous, semondre vient de submonere ; l’exemple que voici, tiré du roman de Gérard de Roussillon[1], et rapporté dans le Lexique de Raynouard, devrait suffire pour établir cette origine :
A Rossilho vai K. ab gen privada
Que non ac sostmonida ni lonh mandada.
- ↑ Fol. 10.