cronologique et armoirique. — Les Véritables Prétieuses, comédie. — Les préliminaires placés en tête des Prétieuses ridicules mises en vers. — Enfin Le Procez des Prétieuses, en vers burlesques.
La Préface du nouvel éditeur, bien que venant après tant de dissertations sur les Précieuses, est encore intéressante et neuve, parce qu’il a eu le bon esprit de préférer les faits curieux aux considérations générales ; on y trouve tout le cérémonial des alcôves et des ruelles patiemment restitué à l’aide des textes contemporains.
M. Livet sépare la préciosité en deux époques : pendant la première, qui s’étend de 1608 à 1655 environ, Mme de Rambouillet régna sans partage ; mais la mort de Voiture, celle du marquis, le mariage de Julie d’Angennes, éloignèrent successivement de l’hôtel la société brillante qui le fréquentait, et bientôt il ne s’ouvrit plus qu’à des amis intimes. Les réunions littéraires ne furent pas pour cela moins à la mode ; la réputation que la marquise s’était faite, avait soulevé une foule d’ambitions subalternes ; des cercles s’étaient formés de toute part ; il semblait qu’il n’y avait qu’à recevoir un ou deux poètes crottés et quelques chères bien bégueules, pour avoir sur-le-champ bruit de femmes d’esprit : le temps des Cathos et des Madelon arrivait.
La décadence qui se manifesta bientôt, ne tint pas seulement aux personnes, mais aux principes mêmes que les habitués des ruelles avaient adoptés ; il leur était impossible de s’arrêter désormais dans la voie funeste qu’ils s’étaient tracée. « Une chose dite par eux obscurément, en attirait une autre plus obscure encore ». C’est La Bruyère qui le remarque, et cette seule phrase si vive nous révèle la loi à laquelle ne peuvent se soustraire ceux qui se sont une fois écartés du simple et du vrai. D’ailleurs, cette école bizarre, recherchant encore plus l’étrange que le nouveau, se rapprochait sur divers