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REMARQVES SVR L’ORTHOGRAPHE FRANÇOISE

Ceci se trouve sur le feuillet destiné aux notes et placé en regard du texte ; mais à la marge Pellisson a écrit :


Je mettrois la compagnie est d’avis qu’il faut suiure, etc.


Enfin voici la note de Bossuet :


Les termes de déclarer et de maintenir me semblent trop iuridiques. La Compaignie desire suiure, etc., et s’y attache, etc., ou s’en ueut seruir, etc.


On n’a fait droit qu’en partie à cette sage critique, comme on peut s’en convaincre en jetant les yeux sur la rédaction amendée.

Voici maintenant le second article :


L’ancienne orthographe ne peche presqu’en lettres superflues ; il ne faut pas les appeller ainsy quand elles seruent à marquer l’origine, mais quand elles y sont inutiles et mesme vitieuses ; par exemple quand dans un mot qui vient du latin, de l’italien ou de quelqu’autre langue, on a changé quelque lettre en une autre, si on y remet cette lettre la auec celle mesme pour laquelle on l’a changée, on y en met une de trop, et c’est vouloir, pour ainsy dire, auoir tout ensemble la pièce et la monnoye.


Dans une remarque qu’il applique aux deux premiers articles, mais qui a principalement pour objet celui qu’on vient de lire, Bossuet s’exprime ainsi :


Ces deux premiers articles ne donnent pas une idée assez etendüe du dessein de la compaignie. Parmi les lettres qui ne se prononcent pas et qu’elle a dessein de retenir il y en a qui ne seruent guere a faire connoistre l’origine ; de plus, il faut marquer de quelle origine on ueut parler, car l’ancienne orthographe relient des lettres qui marquent l’origine à l’égard des langues etrangeres latine, italienne, alemande ; et d’autres qui font connoistre lancienne prononciation de la France mesme. Il faut demesler tout cela. Autrement des le premier pas on confondra toutes les idées.


Un peu plus loin, mais sur la même page, Bossuet fait observer que, malgré la déclaration formelle par laquelle il commence, l’auteur du projet de traité