Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/115

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nente, de retenir ce point : du fait que le principe est un principe représenté, se comportant à l’égard du monde concret dans la forme de l’être, la dialectique, l’essence interne de ces déterminations ontologiques prises comme une forme de l’absolu en elle-même vaine, ne peut prendre son essor que dans la mesure où ces déterminations, comme immédiates, entrent nécessairement en collision avec le monde concret et révèlent, dans leur comportement spécifique envers lui, qu’elles ne sont que la forme fictive, extérieure à elle-même de son idéalité, ou plutôt qu’elles n’existent pas en tant que présupposés, mais seulement en tant qu’idéalité du concret. Les déterminations de ce monde sont donc elles-mêmes en soi fausses, elles se suppriment. Seul le concept du monde est exprimé, si bien que le sol de celui-ci est l’absence de présupposition, le néant[1]. La philosophie épicurienne tire son importance de la naïveté avec laquelle les conséquences sont exprimées, sans la fausse pudeur d’aujourd’hui.


[Extraits de Diog. X 62]


Il faut observer à partir d’où le principe de la certitude sensible est supprimé et quelle représentation abstractive est posée comme son vrai critère. ἡ ψυχὴ σῶμά ἐστι λεπτομερὲς, παρ’ ὅλον τὸ ἄθροισμα (corpus) παρεσπαρμένον (diffusum)[2] p. 47.

  1. . Épicure lui-même est contraint de nuancer cette affirmation : l’atome qui est la base matérielle du monde est l’atome qualifié, complet, et non l’atome selon son concept, l’absence de présupposition. La contradiction qui est ici entre l’atome et le monde se retrouve alors à l’intérieur de l’atome lui-même (cf. Dissertation).

    C’est malgré tout entre le monde concret et l’atome (c’est-à-dire l’atome dans son concept et l’atome qualifié), que réside la forme la plus extrême de la contradiction propre à cette philosophie. D’où l’importance du problème de la création du monde. Comme l’idéel-est donné dans la forme de l’être, il constitue un monde à part dont l’être conteste celui du monde phénoménal. On a ainsi deux mondes à l’image l’un de l’autre, contradictoires tous deux, et la conscience abstraite contradictoire se reconnaît séparément dans chacun de ces deux mondes.

  2. . Que l’âme est un corps composé de parties ténues, répandu sur tout le corps.