Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/119

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bilité elle-même dans son être pour soi, dont l’expression naturelle est l’atome et l’expression spirituelle le hasard et l’arbitraire. Il faut considérer de plus près la manière dont l’âme et le corps échangent toutes leurs déterminations, comment chacun des termes est le même que l’autre dans le mauvais sens, si bien qu’en somme ni l’un ni l’autre des deux côtés ne sont déterminés selon le concept.


[La supériorité de la rigueur logique d’Épicure
comparée à celle des sceptiques
]


Fin de la page 48 et début de la page 49 : Épicure l’emporte sur les sceptiques en cela que, chez lui, non seulement les états et les représentations sont ramenés à rien, mais le fait d’en prendre conscience, de méditer sur eux et de raisonner sur leur existence, laquelle a un point de départ concret, est quelque chose qui n’est que possible.
[Extraits de Diog. X 67 (MEGA : Marx ajoute à cette citation la remarque suivante : Se reporter à la page 50 et au début de la page 51 : dans ce passage, Épicure parle des déterminations des corps concrets, et le point de vue atomistique paraît renversé, quand il dit… (Marx cite alors des passages de Diog. X 69-71.)]


[L’atome comme forme immédiate du concept :
la déclinaison
]


Que la répulsion[1] soit posée avec la loi de l’atome, la déviation de la ligne droite, Épicure en a la conscience la plus aiguë. Que cela ne soit pas à prendre au sens superficiel, comme si les atomes ne pouvaient s’atteindre qu’à cette condition, Lucrèce au moins le dit. Après avoir déclaré, dans le passage cité plus haut, que « sans ce clinamen

  1. . La répulsion est posée avec la déclinaison comme la vérité de deux moments de la chute et de la déclinaison. Elle ne saurait être posée avant. La déclinaison n’est pas accidentelle, elle n’est pas une hypothèse explicative, elle est l’expression de l’essence de l’atome (cf. Dissertation).