Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/120

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atomi », il n’y aurait eu ni « offensus natus nec plaga creata[1] » (Lucrèce II 223), il dit un peu plus loin :

Denique si semper motus connectitur omnis
et vetere exoritur novus ordine certo,
nec declinando faciunt primordia motus
principium quoddam, quod fati foedera rumpat,
ex infinito ne causam causa sequatur :
libera… etc.[2].


Ici est établi un mouvement au cours duquel les atomes peuvent se rencontrer, différent de celui qui est provoqué par le clinamen. Ce mouvement est en outre rigoureux et s’effectue selon le déterminisme absolu ; il est donc la suppression du Soi ; si bien que chaque détermination trouve son être-là (Dasein) dans son être-autre immédiat, son être-supprimé, qui est au regard de l’atome la ligne droite. Ce n’est que du « clinamen » que surgit le mouvement autonome, le rapport qui possède sa déterminité (Bestimmtheit) comme déterminité de son soi, et ne l’a pas dans l’autre être.

Ce développement, Lucrèce peut l’avoir puisé chez Épicure ou l’avoir inventé, cela ne change rien à l’affaire. Ce qui s’est démontré dans le développement de la répulsion (que l’atome, en tant que forme immédiate du concept, ne s’objective que dans l’immédiate inconceptualité), cela vaut aussi pour la conscience philosophique, pour qui cette contrainte est son essence.

Cela me justifie en même temps d’avoir opéré une classification totalement différente de celle d’Épicure.

  1. . Déviation de l’atome… Rencontre ni aucune création de monde.
  2. . « Enfin, si la chaîne du mouvement total sans cesse se boucle / si le nouvel anneau, infailliblement, s’ajoute au précédent / si les atomes ne dévient pas de la verticale et ne produisent pas, à travers cette déclinaison, / ce commencement de mouvement qui brise les chaînes du destin, / et sans lequel celui-ci boucle sans lacune la chaîne infinie des causes, / il s’ensuit que…