Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/155

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ίδιωτω̃ν[1] et enfin des έπιεικω̃ν καί νου̃ν εχόντων[2][3]. [Plut. de eo quod 1104-25] à la doctrine de la persistance de l’âme. Déjà cette classification en solides différences qualitatives montre combien peu Plutarque comprend Épicure qui considère, en tant que philosophe, le rapport de l’âme humaine ; et quand Épicure reste certain de l’ήδονή (jouissance), malgré sa détermination comme passagère, Plutarque aurait dû voir que chaque philosophe estime involontairement une ήδονή, qui lui est étrangère dans son être-borné. Pour les coupables d’injustices, on nous donne encore maintenant la crainte comme moyen de perfectionnement. Nous avons déjà considéré cette objection ; tandis que dans la crainte, une crainte intérieure et inextinguible, l’homme est déterminé comme animal, chez un animal est en général indifférente la manière dont il est retenu dans des barrières.

Si un philosophe ne tient pas pour la chose la plus injurieuse le fait de considérer l’homme comme un animal, on ne peut absolument plus rien lui faire comprendre. [Extraits de Plut, de eo quod 1104-1105]

Nous en venons maintenant à l’opinion des πολλοί (de la masse), bien qu’il apparaisse à la fin que peu sont exclus de cette opinion, bien plus que tous, à proprement parler, δέω λέγειν πάντας[4] [Plut, de eo quod 1105, 27] jurent fidélité à cet étendard.

Ce qui distingue qualitativement du degré précédent n’existe pas à proprement parler ; au contraire, ce qui apparaissait auparavant dans la figure de la crainte animale, apparaît ici dans la figure de la crainte humaine, dans la forme du sentiment. Le contenu reste le même.

  1. . La grande masse des incultes.
  2. . Les honnêtes gens doués de raison.
  3. . Cet adjectif différencie l’homme bon de la masse qui reste un peu animale. Mot à mot, il désigne celui qui possède l’entendement, c’est-à-dire celui qui est capable de jugement, l’homme sensé. Il faut donc ici comprendre la raison comme la faculté qui fait de l’homme « un animal raisonnable ».
  4. . Je peux bien dire tous.