Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/161

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et quand il lui demande pourquoi il mange les plats par la bouche et non par l’oreille. Socrate se mouvait dans le minuscule, conséquence nécessaire de sa situation à l’égard de l’histoire.


[Extraits de Plut. adv. Col. 1108, 2 ; 1110, 6]

Plutarque ressent une démangeaison partout où la logique d’Epicure éclate. Si quelqu’un conteste l’opinion qui veut que le froid ne soit pas froid ou que le chaud ne soit pas chaud selon qu’en juge la foule d’après son sensorium, le philistin estime que cet homme se trompe lui-même s’il n’affirme pas que les deux points de vue sont faux. Notre homme ne se rend pas compte qu’ainsi la différence a purement et simplement glissé hors de la chose dans la conscience. Si l’on veut résoudre cette dialectique de la certitude sensible sans sortir de cette dernière, on doit dire que la propriété réside dans les deux termes pris ensemble, dans la relation du savoir sensible au sensible, et donc qu’elle est immédiatement distincte, étant donné que cette relation est immédiatement distincte. Ainsi, la faute n’est placée ni dans la chose, ni dans le savoir ; c’est au contraire le tout de la certitude sensible qui est considéré comme ce processus vacillant. Qui ne possède pas la puissance dialectique de nier cette sphère dans sa totalité, qui veut la laisser telle quelle, doit aussi se contenter de la vérité telle qu’elle se trouve à l’intérieur de cette sphère. Pour la première attitude, Plutarque est trop impuissant, pour la seconde il est un monsieur trop honnête et avisé[1].


[Extraits de Plut. adv. Col. 1110, 7]

Ainsi, dit Plutarque, à propos de toute propriété, on ne devrait pas plus soutenir qu’elle est, qu’elle n’est pas ; car cela change selon la manière dont chacun est affecté. Mais

  1. . Pour tout ce qui concerne la certitude sensible, cf. Hegel : Phénoménologie de l’Esprit, chapitre I. La certitude sensible doit être supprimée comme telle.