Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/163

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καὶ φαινόμενα περὶ ἡμᾶς τῶν παθῶν ; ἀλλὰ ὅτι βεβαιότερα τοῦτων ἕτερα καὶ μονιμώτερα (des représentations purement inconceptuelles, abstraites de la sensibilité) πρὸς οὐσίαν ἐστί, τὸ μήτε γίνεσθαι, μήτʹἀπόλλυσθαι, μήτε πάσχειν (remarquons μήτε – μήτε – μήτε trois déterminations négatives) μηδὲν ἐνδείκνυται τοῖς ἑπομένοις, καὶ διδάσκει καθαρώτερον τῆς διαφορᾶς ἀπτομένους τοῖς ὀνόμασι. (Exact, la différence est une différence nominale) τὰ μὲν ὀντα, τὰ δὲ γινόμενα προσαγορεύειν[1]. [Plut., adv. Colot. 1116, 15]


[Extrait de Plut., adv. Colot. 1116]

Plutarque se tourne maintenant vers Colotès et demande si ses disciples ne font pas eux-mêmes la différence entre l’être solide et l’être passager, etc.


[Extrait de Plut., adv. Colot. 1116]

Il est amusant d’écouter cette sincérité appréciée, qui se trouve avisée. Lui-même, Plutarque, ramène la différence platonicienne de l’être à deux noms différents, et pourtant il veut que les épicuriens, de l’autre côté, aient tort d’attribuer aux deux côtés un être solide (ils font pourtant assez bien la différence entre l’ἄφθαρτον et ἀγένητον (impérissable et non devenu) et ce qui est par composition) : Platon ne la fait-il pas aussi, quand il dit que l’εἶναι (être) est solidement établi sur l’un des côtés, et le γενέσθαι (devenir) sur l’autre[2] ?

  1. Et il ne méprise pas les événements qui se produisent et apparaissent parmi nous, mais il enseigne à ses disciples qu’il en est d’autres, plus solides et plus durables dans leur essence, leur fait voir qu’ils ne sont pas nés, qu’ils ne connaissent pas la destruction et ne sont soumis à aucune affection, et leur apprend à s’attacher de manière plus précise aux noms de la différence, et à formuler explicitement ce qui est et ce qui devient.
  2. MEGA : la dernière page du cahier est arrachée.