Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/167

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autre, et manifestent que leur capacité de création est limitée à leur singularité.

Si nous pouvons donner comme excuse historique aux philosophes ioniens de la nature que pour eux le feu, l’eau ne sont pas le feu et l’eau sensibles, mais un élément universel il reste vrai que Lucrèce, leur adversaire, a absolument raison de leur imputer cela. Si des éléments manifestes, visibles à la lumière du jour, sont pris comme les substances fondamentales, celles-ci ont leur critérium dans la perception sensible et dans les formes sensibles de leur existence. Si l’on dit que ces éléments sont déterminés tout à fait autrement quand on en fait les principes de ce qui est, il s’agit alors d’une détermination cachée à leur singularité sensible, qui n’est qu’intérieure, donc extérieure, dans laquelle ils sont principes, c’est-à-dire qu’ils ne le sont qu’en tant qu’ils sont cet élément intérieur déterminé, et non dans ce qui les distingue des autres choses en tant que feu, eau, etc. 773 sqq. (771 sq.).

3. Mais, troisièmement, cela ne contredit-il pas le point de vue qui considère des éléments déterminés comme principes, leur être-là limité à côté des autres du nombre desquels ils ont été abstraits arbitrairement et n’ont donc aussi contre eux aucune autre différence que l’état déterminé du nombre, lequel cependant, en tant que limité, semble être plutôt déterminé par principe par la multiplicité, l’infinité des autres nombres ; ce n’est pas seulement leur opposition mutuelle dans leur particularité (laquelle manifeste aussi bien l’exclusion que la capacité créatrice enfermée dans des limites naturelles), mais le processus lui-même par lequel ils doivent produire le monde, qui démontre qu’ils sont en eux-mêmes finis et changeants. Parce qu’ils sont des éléments enfermés dans un état naturel clos, leur acte créateur ne peut être qu’un acte particulier, leur propre être-transformé qui lui aussi, de nouveau, a la figure de la particularité et de la particularité naturelle ; c’est-à-dire que leur acte créateur est leur processus naturel de métamorphose. C’est ainsi que ces philosophes de la nature font se rouler