Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


2. DECLINAISON ET ATTRACTION


Selon Hegel, l’idéalité n’est posée que dans une unité médiate supérieure à l’être-pour-soi pur et immédiat. C’est ce moment synthétique que l’atomisme aurait manqué. L’attraction est seule à pouvoir introduire l’idéalité, car elle représente le retour à soi de l’Un depuis son rapport à l’autre, retour médiat qui comprend les deux moments et a supprimé leur contradiction. La déclinaison d’Epicure reprise par Marx paraît être une infradialectique de l’attraction dominée par la raideur du pur être-pour-soi. Elle semble tenir la place de l’attraction sans en accomplir la fonction idéale et donc maintenir l’atome dans une idéalité abstraite, c’est-à-dire dans une pseudo-idéalité. L’abstraction de la déclinaison serait ce qui est condamné par la dialectique du ciel et de la terre.


a) LA SOLIDITÉ DE L’ATOME


1) L’atome comme point.

L’atome est d’abord un point, un Un spatial. Mais le point spatial, figure de l’être-pour-soi absolument immédiat, n’a pas de consistance propre. En vertu de la célèbre dialectique pythagoricienne point-ligne-surface, reprise par Hegel, l’atome ponctuel passe immédiatement dans son être-supprimé, dans la ligne droite. Le point est limite et élément de la ligne. La limite du simple « Quelque chose » qu’est le point provoque une contradiction qui le pousse à dépasser cette limite. Le point se quitte pour passer dans la ligne, et la ligne résulte du mouvement du point. « Le point est la limite tout à fait abstraite, celle de l’espace abstrait, absolu, indéterminé, au sens d’extra-position continue. » (p. 128.) « En fait, il n’y a pas de point. » « Lorsque la limite est celle d’un être-là déterminé…, le point devient lui aussi spatial, et nous nous trouvons en présence de la contradiction entre la négation abstraite et la continuité qui est celle