Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/312

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temps est le même principe que le moi = moi de la conscience de soi pure.

Ce texte fonde Marx à faire de l’atome l’analogue du temps. Mais au niveau du temps (abstraite négativité se rapportant à elle-même), il n’existe pas encore de différence réelle. L’atome doit donc être différent du temps puisque le temps est continu. L’analogie avec le temps est un moment de l’élaboration de la solidité de l’atome.


2) L’atome comme corps.

Marx effectue un premier saut qui fait passer du simple point au corps, c’est-à-dire à la matière consistante, laquelle possède comme moment la continuité. Pour Hegel, le corps est le résultat de différentes médiations : il contient l’espace et le temps, la juxtaposition et la continuité, la répulsion et l’attraction. La consistance du corps est complexe. Son attribut est la pesanteur, en tant que mouvement ayant son origine en lui (point de gravité situé dans le corps). « La chute, dit Hegel, est le mouvement relativement libre ; libre parce que, posé par la notion du corps, il est le phénomène de sa propre pesanteur ; il lui est donc immanent. » La pesanteur est la position (abstraite) d’un centre situé en dehors du corps qui tombe[1]. « L’éloignement qui sépare le corps du centre est, par suite, encore la détermination contingente, posée extérieurement[2]. »

Marx est peu sensible à la liberté relative de la chute, ou plutôt, il place cette liberté dans le point de gravité et non dans le mouvement de chute. La chute n’exprime pour lui que la matérialité de l’atome. Cette matérialité n’exprime que la perte de l’être qualitatif de cet atome, et non une quelconque affirmation de l’atome comme corps. Bien que le corps possède déjà une certaine solidité, Marx soutient que la solidité de l’atome « n’existe pas du tout encore

  1. . Encyclopédie, éd. cit., p. 152.
  2. . Ibidem.