Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/315

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atome comme lui-même. Il ne le pourrait qu’en reconnaissant la déclinaison comme attribut universel des atomes, mais le propre de la déclinaison est justement de refermer l’atome sur lui-même. Le rapport des atomes entre eux semble donc bien frappé de la fortuite relevée par Hegel. La différence est cependant que pour Hegel, l’atome subit le hasard qui le conduit à la rencontre, tandis que l’atome épicurien-marxien fait de cette fortuite l’affirmation de lui-même comme pur être-pour-soi.


c) LA RÉPULSION DES ATOMES


La répulsion « est posée avec la loi de l’atome, la déclinaison[1] ». Elle dépend entièrement de celle-ci et ne saurait la précéder. Elle constitue la réalisation de l’atome, en unit le côté formel et le côté matériel. Au sens strict, l’atome n’est pas sans la répulsion, car la forme s’oppose à l’être comme sa négation. La répulsion sauve pour ainsi dire la ligne droite de sa négation par l’atome formel comme elle sauve en retour l’atome du pur néant. Elle fait coexister les deux moments dans leur contradiction. La répulsion a donc un côté matériel et un côté idéel. « Démocrite ne conçoit dans la répulsion que le côté matériel, la fragmentation et non le côté idéel, d’après lequel toute relation à un Autre est niée et le mouvement est posé comme autodétermination[2]. » Marx identifie donc déclinaison, idéalité de l’atome, autodétermination et côté idéel de la répulsion.

Dans les Travaux préparatoires, Marx décrit « l’atelier et la forge du monde ». Le surgissement des compositions à partir des atomes, leur « répulsion et attraction » est tumultueuse. L’attraction (dont on note l’unique apparition dans ce texte) est purement représentée comme un mou-

  1. . Travaux préparatoires : l’Atome comme forme…
  2. . Dissertation, chapitre : la Déclinaison (nous soulignons).