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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/66

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nement, et toute désobéissance était punie comme une infraction à la loi par l’arme qu’applique à tous les cas la justice autrichienne, — le bâton.

Enfin, pour compléter en les systématisant toutes les pratiques destinées à créer une stabilité artificielle, la nourriture intellectuelle qu’on permettait à la nation de recevoir était choisie avec des précautions minutieuses et donnée avec autant de parcimonie que possible. L’éducation était partout entre les mains du clergé catholique dont les chefs étaient intéressés, aussi profondément que les propriétaires terriens féodaux, au maintien du svstème existant. Les universités étaient organisées de façon à ne fournir que des spécialistes dont on devait, tout au plus, attendre quelques progrès dans certaines branches spéciales, mais en tout cas il leur était impossible de donner cette éducation libérale, générale qu’on réclame des autres universités. Il n’y avait absolument pas de journaux, sauf en Hongrie, et les journaux hongrois étaient prohibés dans toutes les autres parties de la monarchie. Quant à la littérature générale, son domaine ne s’était pas élargi depuis un siècle ; il s’était, au contraire, rétréci depuis la mort de Joseph II. Sur toutes les frontières où les États autrichiens prenaient contact avec un pays civilisé, était établi un cordon de censeurs littéraires lié à un cordon d’employés de douanes ; ils empêchaient tout livre ou journal étranger d’entrer en Autriche avant que son contenu n’ait