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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/138

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la lutte des classes en france

l’allocution du pape. Ce ne fut pas le ministère, mais Victor Hugo qui essaya de sauver le président par un ordre du jour où l’Assemblée devait approuver la lettre de Bonaparte. Allons donc ! Allons donc ! La majorité enterra la proposition de Hugo sous cette interjection d’une légèreté irrévérencieuse. La politique du président ? La lettre du président ? Le président lui-même ? Allons donc ! Allons donc ! Qui diable prend donc monsieur Bonaparte « au sérieux ? » Pensez-vous, monsieur Victor Hugo, que nous vous croyions, que vous croyiez au président ? Allons donc ! Allons donc !

La rupture entre Bonaparte et l’Assemblée fut enfin précipitée par la discussion sur le rappel des d’Orléans et des Bourbons. Faute du ministère, ce fut le cousin du président, le fils de l’ex-roi de Westphalie qui déposa cette proposition. Elle n’avait d’autre but que de mettre au même rang les prétendants, orléaniste et légitimiste, ou plutôt de les placer dans une situation inférieure à celle du prétendant bonapartiste qui lui, du moins, était, en fait, à la tête de l’État.

Napoléon Bonaparte avait été assez irrévérencieux pour réunir dans le même projet le rappel des familles royales exilées et l’amnistie en faveur des insurgés de Juin. L’indignation de la majorité l’obligea aussitôt à renoncer à cette liaison criminelle établie entre le sacré et l’infâme, entre les races royales et l’engeance prolétarienne, entre