Rome, la lutte des classes ne s’étendait qu’à une minorité privilégiée ; elle se poursuivait entre le riche libre et le pauvre libre, alors que la grande masse des producteurs, les esclaves, ne servaient que de piédestal passif à cette lutte. On oublie l’importante expression de Sismondi : le prolétariat romain vivait aux dépens de la société, tandis que la société moderne vit aux dépens du prolétariat. Les conditions matérielles, économiques, de la lutte des classes dans l’antiquité et dans les temps modernes sont tout à fait autres. Aussi les formes politiques qui en découlent ne se ressemblent-elles pas davantage que l’archevêque de Cantorbéry et le grand prêtre Samuel.
(*) Fred. Engels fait précéder la troisième édition du XVIII Brumaire[1] de l’introduction suivante : « Une nouvelle édition du XVIII Brumaire a été reconnue nécessaire trente-trois ans après son apparition. Cela nous prouve que l’opuscule n’a en rien perdu de sa valeur. En fait, c’est une œuvre de génie, immédiatement après l’événement qui a surpris le monde politique comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, événement que les uns ont poursuivi de leurs malédictions, des cris que leur arrachait leur vertueuse indignation, que d’autres ont accepté en punition de leurs erreurs et parce qu’il les sauvait de la Révolution, événement qui a stupéfait chacun et qu’aucun n’a compris. Immédiatement après lui, Marx publia cet exposé conçu sous une forme brève et épigrammatique il expliquait la marche des événements survenus en France depuis les journées de Février, en
- ↑ Der achtzehnte Brumaire des Louis Bonaparte, von Karl Marx. Dritte Auflage. Hamburg. Otto Meissner. 1885.