tion, et les circonstances elles-mêmes proclament :
D’ailleurs, tout observateur passable n’avait pas besoin d’avoir suivi pas à pas le cours de l’évolution parcourue par la France pour prévoir qu’une honte inouïe menaçait la Révolution. Il suffisait d’entendre les jappements de triomphe par lesquels, dans leur suffisance, messieurs les démocrates se félicitaient réciproquement des vertus du 2 mai 1852. Dans leur tête, le 2 mai 1852 était passé à l’état d’idée fixe, de dogme, comme dans l’esprit des Chiliastes, le jour où le Christ doit réapparaître et inaugurer le règne millénaire. La faiblesse s’était comme toujours réfugiée dans la croyance au miracle ; elle croit avoir abattu l’ennemi quand elle l’a conjuré en imagination et ne comprend plus rien aux nécessités du moment parce qu’elle exalte vainement l’avenir qui l’attend et les actes qu’elle conserve in petto, mais qu’elle croit prématurés. Ces héros qui cherchaient à démentir leur incapacité établie en s’apitoyant sur leur sort réciproque et en se réunissant en tas avaient fait leur paquet, s’étaient ceints de laurier par avance et s’occupaient à escompter sur le marché la République in partibus, République pour laquelle ils avaient eu la prévoyance d’organiser déjà le personnel gouvernemental dans le silence de leur âme modeste. Le 2 décembre les