La constitution qui avait son point vulnérable comme Achille, pressentait, comme lui, qu’elle s’en irait prématurément. Les « républicains purs » de la Constituante n’avaient qu’à jeter, du ciel nébuleux de leur République idéale, un regard sur le monde profane pour reconnaître que leur propre discrédit, que l’arrogance des royalistes, bonapartistes, démocrates, communistes croissaient tous les jours à mesure que s’approchait l’époque où leur grand chef-d’œuvre législatif serait parachevé. Pour voir cela, il n’était pas besoin que Thétis délaissât la mer et vint leur révéler ce secret. Les « républicains purs et simples » cherchèrent à tromper le destin par une ruse constitutionnelle, par le paragraphe 111 de la constitution en vertu duquel toute proposition de revision de la constitution ne pouvait être votée que par les 3/4 des suffrages, après trois débats successifs entre chacun desquels tout un mois devait s’écouler ; il fallait encore que cinq cent membres au moins de l’Assemblée prissent part au vote. C’était une tentative impuissante d’exercer encore un pouvoir comme minorité parlementaire, état auquel ils se voyaient déjà prophétiquement réduits et, en ce moment où ils disposaient encore de la majorité parlementaire et de tous les moyens de gouvernement, ce pouvoir s’échappait tous les jours davantage de leurs mains débiles.
Enfin, dans un paragraphe mélodramatique, la constitution se confie elle-même « à la vigilance