vernement provisoire, Lamartine ne traduisait aucun intérêt réel, n’était commis par aucune classe déterminée. Lamartine, c’était la révolution de Février elle-même, l’exaltation commune avec ses illusions, sa poésie, son contenu chimérique et ses phrases. D’ailleurs, ce porte-parole de la révolution de Février appartenait à la bourgeoisie par sa situation comme par ses idées.
Si la centralisation accorde à Paris la suprématie sur la France, les ouvriers dominent Paris dans les moments de cataclysmes révolutionnaires. Le premier acte du gouvernement provisoire fut une tentative de se soustraire à cette influence victorieuse en en appelant de l’ivresse de Paris au sang-froid de la France. Lamartine contesta aux combattants des barricades le droit de proclamer la République. Seule la majorité des Français avait qualité pour le faire. Il fallait attendre le vote. Le prolétariat parisien ne pouvait souiller sa victoire par une usurpation. La bourgeoisie ne permet au prolétariat qu’une seule usurpation : elle lui permet d’usurper sa place au combat.
Le 25 février, à midi, si la République n’était pas encore proclamée, du moins les éléments bourgeois du gouvernement provisoire, puis les généraux, les banquiers, les avocats du National s’étaient-ils attribué tous les ministères. Mais les ouvriers étaient résolus à ne pas tolérer un escamotage semblable à celui de juillet 1830. Ils