mais s’épuiser à jouer avec ces marionnettes : le pouvoir exécutif ne tenait plus pour nécessaire de se faire représenter sérieusement devant l’Assemblée nationale. Plus les ministres se réduisaient à n’être plus que de simples figurants, plus Bonaparte concentrait visiblement tout le pouvoir exécutif en sa propre personne, plus le champ devenait libre et lui permettait d’exploiter ce pouvoir pour arriver à ses fins.
Le « parti de l’ordre », coalisé avec la Montagne, se vengea en repoussant la dotation présidentielle de 1.800.000 francs. Le chef de la société du 10 décembre avait obligé ses commis ministériels à en faire la proposition. Une majorité de 102 voix décida de la question. Depuis le 18 janvier 27 voix avaient fait défection. La dissolution du « parti de l’ordre » faisait des progrès. Pour qu’on ne se méprît pas un instant sur le sens de sa coalition avec la Montagne, ce parti dédaigna de prendre même en considération une proposition signée de 189 membres de la Montagne, demandant une amnistie générale des condamnés politiques. Il suffit que le ministre de l’intérieur, un certain Vaissé, vint faire des déclarations : le calme n’était qu’apparent, au fond une grande agitation régnait, des sociétés de toutes espèces s’organisaient en secret, les feuilles démocratiques prenaient leurs dispositions pour paraître à nouveau, les nouvelles des départements étaient défavorables, les réfugiés de Genève dirigeaient une conspiration s’étendant