fait que la rancœur de la révolution de Juillet, le manque d’espoir en la royauté bourgeoise et en la royauté des bourgeois, la superstition de la légitimité, la dernière amulette qui leur restât à opposer à l’anarchie. Ils pensaient n’être que des intermédiaires entre les d’Orléans et les Bourbons : en réalité, c’étaient des orléanistes apostats et c’est en cette qualité que le prince de Joinville les reçut. Par contre, la partie belliqueuse, vivante des orléanistes, Thiers, Baze, etc., persuadèrent d’autant plus facilement à la famille de Louis-Philippe qui, si toute restauration purement monarchique supposait la fusion des deux dynasties, toute fusion de cette nature impliquait l’abdication des d’Orléans. Il était par contre entièrement dans la tradition de leurs ancêtres de reconnaître momentanément la République et d’attendre que les événements permissent de changer en trône le fauteuil présidentiel. On fit courir le bruit de la candidature de Joinville. La curiosité publique fut tenue en suspens. Et quelques mois plus tard, en septembre après le rejet de la revision, cette candidature fut officiellement posée.
Non seulement la tentative d’une fusion royaliste entre orléanistes et légitimistes avait échoué, leur fusion parlementaire, leur union sur le terrain républicain, était ruinée. Le « parti de l’ordre » était de nouveau décomposé en ses éléments primitifs. Mais à mesure que les relations devenaient plus tendues entre Claremont et Venise, que l’en-