d’après un type idéal ; de l’autre, toute la masse royaliste de la bourgeoisie, seule susceptible de régner dans cette République bourgeoise une fois constituée, de débarrasser la constitution des accessoires idéologiques, et de réaliser, par la législation et l’administration, les conditions indispensables à l’asservissement du prolétariat.
L’orage qui éclatait le 29 janvier s’était préparé pendant tout le courant du mois. La Constituante voulait, par un vote de défiance, contraindre le ministère Barrot à la démission. Le ministère, de son côté, proposait à la Constituante de se décerner à elle-même un vote de défiance définitif, de décider son suicide, de décréter sa propre dissolution. Rateau, un des députés les plus obscurs, le proposa le 6 janvier, sur l’ordre du ministère à la Constituante, à cette Assemblée qui, dès août, avait décidé de ne pas se séparer avant d’avoir promulgué toute une série de lois organiques complétant la constitution. Fould, représentant ministériel, déclara franchement à l’Assemblée que sa dissolution était nécessaire pour restaurer le crédit ébranlé. N’ébranlait-elle pas, en effet, le crédit en prolongeant cet état provisoire, en menaçant avec Barrot Bonaparte, et avec Bonaparte la République constituée ? Barrot, L’Olympien, devenu un Roland furieux à la pensée de se voir frustré d’une présidence de cabinet, alors qu’il n’en avait joui que pendant deux semaines à peine, Barrot, dont les républicains avaient une fois déjà prorogé la