Ricardo reproche ensuite à Smith :
1o « De donner à la valeur une mesure autre que le travail, tantôt la valeur du blé, tantôt la quantité de travail qu’une chose peut acheter, etc. » (T. Ier, p. 9 et 10).
2o « D’avoir admis sans réserve le principe et d’en restreindre cependant l’application à l’état primitif et grossier de la société, qui précède l’accumulation des capitaux et la propriété des terres. » (T. Ier, p. 21).
Ricardo s’attache à démontrer que la propriété des terres, c’est-à-dire la rente, ne saurait changer la valeur relative des denrées, et que l’accumulation des capitaux n’exerce qu’une action passagère et oscillatoire sur les valeurs relatives déterminées par la quantité comparative de travail employée à leur production. À l’appui de cette thèse, il donne sa fameuse théorie de la rente foncière, décompose le capital, et en vient, en dernière analyse, à n’y trouver que du travail accumulé. Il développe ensuite toute une théorie du salaire et du profit, et démontre que le salaire et le profit ont leurs mouvements de hausse et de baisse, en raison inverse l’un de l’autre, sans influer sur la valeur relative du produit. Il ne néglige pas l’influence que l’accumulation des capitaux et la différence de leur nature (capitaux fixes et capitaux circulants), ainsi que le taux des salaires, peuvent exercer sur la valeur propor-