Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/49

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ploiter il faut qu’il l’achète. Plus le capital destiné à la production, le capital productif, se multiplie rapidement, plus l’industrie, par conséquent, est florissante, plus la bourgeoisie s’enrichit, mieux vont les affaires, plus le capitaliste a besoin d’ouvriers et plus l’ouvrier se vend cher.

La condition indispensable pour une situation passable de l’ouvrier est donc la croissance aussi rapide que possible du capital productif.

Mais qu’est-ce que la croissance du capital productif ? C’est la croissance de la puissance du travail accumulé sur le travail vivant, c’est la croissance de la domination de la bourgeoisie sur la classe laborieuse. Lorsque le travail salarié produit la richesse étrangère qui le domine, la force qui lui est hostile, le capital, ses moyens d’occupation, c’est-à-dire ses moyens de subsistance, refluent de celui-ci vers lui à condition qu’il devienne de nouveau une partie du capital, le levier qui imprime de nouveau à celui-ci un mouvement de croissance accéléré.

Quand on dit : Les intérêts du capital et les intérêts des ouvriers sont les mêmes, cela signifie seulement que le capital et le travail salarié sont deux aspects d’un seul et même rapport. L’un est la conséquence de l’autre comme l’usurier et le dissipateur s’engendrent mutuellement.

Tant que l’ouvrier salarié est ouvrier salarié, son sort dépend du capital. Telle est la communauté d’intérêts tant vantée de l’ouvrier et du capitaliste.

Lorsque le capital s’accroît, la masse du travail salarié grossit, le nombre des ouvriers salariés augmente, en un mot : la domination du capital s’étend sur une masse plus grande d’individus. Et supposons le cas le plus favorable lorsque le capital productif s’accroît, la demande de travail augmente. Donc le prix du travail, le salaire, monte.

Une maison peut être grande ou petite, tant que les maisons environnantes sont petites, elle aussi, elle satisfait à tout ce qu’on exige socialement d’une maison. Mais s’il s’élève à côté de la petite maison un palais, voilà que la petite maison se ravale au rang de chaumière. La petite maison est alors la preuve que celui qui l’habite ne saurait être exigeant ou qu’il ne peut avoir que des exigences très