Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/58

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non seulement au-dessous de ses anciens frais de production, mais au-dessous de ses nouveaux frais.

Les capitalistes se trouvent donc à l’égard les uns des autres dans la même situation où ils se trouvaient avant l’introduction de la nouvelle production et si, avec ces moyens, ils peuvent livrer pour le même prix le double du produit, ils sont maintenant contraints de livrer au-dessous de l’ancien prix leur production double. Ces nouveaux moyens de production étant établis, le même jeu recommence : plus grande division de travail, plus de machinisme, plus grande échelle à laquelle sont utilisés division du travail et machinisme. Et la concurrence produit de nouveau la même réaction contre ce résultat.

Nous voyons ainsi comment le mode de production, les moyens de production sont constamment bouleversés, révolutionnés ; comment la division du travail entraîne nécessairement une division du travail plus grande, l’emploi du machinisme un plus grand emploi du machinisme, le travail à une grande échelle le travail à une échelle plus grande.

Telle est la loi qui rejette constamment la production bourgeoise hors de son ancienne voie et qui contraint toujours le capital à tendre les forces de production du travail, une fois qu’il les a tendues, la loi qui ne lui accorde aucun repos et lui murmure continuellement à l’oreille : Marche ! Marche !

Cette loi n’est autre chose que la loi qui, dans les limites des oscillations des époques commerciales, maintient nécessairement le prix d’une marchandise égal à ses frais de production.

Aussi formidables que soient les moyens de production avec lesquels un capitaliste entre en campagne, la concurrence généralisera ces moyens de production, et dès l’instant qu’ils sont généralisés, le seul avantage du rendement plus grand de son capital est qu’il lui faut alors pour le même prix livrer, dix, vingt, cent fois plus qu’auparavant. Mais comme il lui faut écouler peut-être mille fois plus pour compenser par la masse plus grande du produit écoulé le prix de vente plus bas, parce qu’une vente par masses plus