Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/59

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considérables est maintenant nécessaire non seulement pour gagner davantage, mais pour récupérer les frais de production — l’instrument de production lui-même, ainsi que nous l’avons vu, devenant de plus en plus cher — et comme cette vente en masse est une question vitale non seulement pour lui, mais pour ses rivaux, l’ancienne lutte se fait d’autant plus violente que les moyens de production déjà inventés sont plus fructueux. La division du travail et l’emploi du machinisme continuent donc à se développer à une échelle infiniment plus grande.

Quelle que soit donc la puissance des moyens de production employés, la concurrence cherche à ravir au capital les fruits d’or de cette puissance en ramenant le prix de la marchandise à ses frais de production, élevant ainsi la production à bon marché, la livraison de masses de plus en plus grandes de produits pour la même somme à la hauteur d’une loi impérieuse, à mesure qu’elle produit davantage avec la même quantité de travail. Ainsi donc, par ses propres efforts, le capitaliste n’aurait rien gagné que l’obligation de fournir davantage dans le même temps de travail, en un mot, que des conditions plus difficiles de rendement de son capital. Par conséquent, comme la concurrence le poursuit constamment par le moyen de la loi des frais de production, et que chaque arme qu’il forge contre ses rivaux se retourne contre lui-même, le capitaliste cherche constamment à l’emporter sur la concurrence en introduisant sans répit, à la place des anciennes, des machines et des méthodes nouvelles de division du travail, plus coûteuses sans doute, mais produisant à meilleur marché, sans attendre que la concurrence ait rendu surannées les nouvelles.

Représentons-nous maintenant cette agitation fiévreuse sur le marché mondial tout entier, et nous comprendrons comment la croissance, l’accumulation et la concentration du capital ont pour conséquence une division du travail ininterrompue, de plus en plus précipitée et exécutée à une échelle toujours plus gigantesque, l’emploi d’un nouveau machinisme et le perfectionnement de l’ancien.

Mais quels sont sur la détermination du salaire les