Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/78

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que les moyens d’occupation des ouvriers ne s’accroissent pas dans la même mesure ; que les mêmes circonstances qui font s’accroître le capital producteur, font croître encore plus rapidement la disproportion entre l’offre et la demande de travail, en un mot que l’accroissement des forces productrices fait croître en même temps la disproportion entre les ouvriers et leurs moyens d’occupation. Cela ne dépend ni de l’augmentation des moyens de subsistance ni de l’augmentation de la population. Considéré en soi, cela résulte nécessairement de la nature de la grande industrie et des rapports entre le Travail et le Capital.

Mais lorsque l’accroissement du capital producteur ne progresse que lentement, reste stationnaire ou régresse même, le nombre d’ouvriers est toujours trop grand par rapport à la demande de travail.

Dans les deux cas, le cas le plus favorable et le cas le plus défavorable, il résulte des rapports entre le Travail et le Capital, de la nature du Capital même, que l’offre d’ouvriers sera toujours plus grande que la demande de travail.

d) Abstraction faite de cette absurdité que la classe ouvrière est dans l’impossibilité de prendre la résolution de ne pas faire d’enfants, sa situation fait au contraire du désir sexuel son plaisir principal et le développe exclusivement.

Après avoir réduit l’existence de l’ouvrier à un minimum, la bourgeoisie veut encore réduire également son chiffre de reproduction à un minimum.

e) Mais ce qu’il y a et peut y avoir de peu sérieux dans ces phrases et ces conseils de la bourgeoisie, ressort de ce qui suit :

Premièrement : en substituant aux adultes des enfants, l’industrie moderne a institué une prime à la mise au monde des enfants.

Deuxièmement : La grande industrie a constamment besoin d’une armée de réserve d’ouvriers non occupés pour les moments de surproduction. Le but principal de la bourgeoisie envers l’ouvrier n’est-il pas, en général, d’avoir la marchandise-travail aussi bon marché que possible, ce qui n’est possible que si l’offre de cette marchandise est la plus grande possible par rapport à la demande de celle-ci, c’est-à-dire s’il existe le plus de surpopulation possible ?

La surpopulation est donc dans l’intérêt de la bourgeoisie, et celle-ci donne un bon conseil aux ouvriers, parce qu’elle sait qu’il est impossible à suivre.

f) Comme le capital ne s’accroît que s’il occupe des ouvriers, l’augmentation du capital inclut une augmentation du prolétariat, et comme nous l’avons vu, conformément à la nature des rapports entre le Capital et le Travail, l’augmentation